Facebook annonce ce lundi 18 octobre un plan de création de 10.000 nouveaux emplois hautement qualifiés au sein de l’Union européenne au cours des cinq prochaines années. Cet investissement porte sur la création d’un métavers, cet univers virtuel parallèle, considéré comme la prochaine révolution Internet.
Près de 20 ans après l’éphémère Second Life, Mark Zuckerberg rêve de créer un nouveau monde parallèle, sur le modèle des « métavers ». C’est le grand chantier du patron de Facebook, qui projette de recruter 10.000 ingénieurs d’ici 2026 en Europe. Pour Facebook, il s’agit de s’appuyer « sur notre présence européenne de longue date et placer la région au cœur de nos plans pour aider à construire le métavers ».
Le métavers, qu’est-ce que c’est ? Pour Laurent Solly, le patron de Facebook France et vice-président de Facebook pour l’Europe du sud, invité sur France Info, c’est « l’Internet de demain » et « une révolution aussi grande que l’internet mobile ». Pour les vices-présidents Nick Clegg et Javier Olivan, c’est « une nouvelle phase d’expériences virtuelles interconnectées utilisant des technologies telles que la réalité virtuelle et augmentée ». C’est un univers virtuel qui permettra d’avoir des interactions en ligne pour créer de « nouvelles opportunités créatives, sociales et économiques ». Travail, jeu, enseignement mais aussi achat en ligne et création artistique… Tout ce que l’on fait aujourd’hui dans la vie réelle sera possible dans cet univers virtuel.
Une postulat : l’ouverture et l’interopérabilité
Un univers décentralisé et sans gouvernance puisque « aucune entreprise ne possédera et n’exploitera le métavers. Comme Internet, sa caractéristique principale sera son ouverture et son interopérabilité » rappellent MM. Clegg et Olivan. Et pourquoi l’Europe comme centre névralgique plutôt que les États-Unis, l’Inde, l’Afrique ou l’Asie ?
Pour Facebook, « l’Union européenne présente un certain nombre d’avantages qui en font un endroit idéal pour les entreprises technologiques : un vaste marché de consommation, des universités de premier ordre et, surtout, des talents de premier ordre. » Facebook cite ainsi les exemples de la biotechnologie allemande avec le tout premier vaccin à ARNm ou la Suède en passe de devenir la première société sans paiement en numéraire au monde d’ici 2023.
Vice-président de Facebook, Laurent Solly détaille les contours du projet. © Dailymotion, France Info
Quel impact sur les rapports sociaux ?
Dans les faits, Facebook a déjà investi massivement en Europe notamment dans l’Intelligence artificielle et la réalité virtuelle. Le réseau social rappelle ainsi qu’il aide financièrement l’Université technique de Munich pour « l’ouverture de son premier grand laboratoire de recherche européen en intelligence artificielle », et Facebook cite aussi son « programme d’accélérateur Fair (Facebook AI Research) en France, et le bureau de Facebook Reality Labs en Irlande ».
Au micro de France Info, M. Solly a aussi évoqué les questions éthiques et de sécurité liées à cet univers parallèle virtuel, et il a annoncé la création d’un fonds d’investissement de 50 millions de dollars pour poser les fondations de ce métavers, notamment concernant son impact sur les rapports sociaux. « Le métavers n’est pas un produit unique qu’une entreprise peut construire seule. Tout comme Internet, le métavers existe, que Facebook soit là ou non, répète Facebook. Et il ne sera pas construit du jour au lendemain. Beaucoup de ces produits ne seront pleinement réalisés que dans les 10 à 15 prochaines années. Bien que cela soit frustrant pour ceux d’entre nous désireux de plonger, cela nous donne le temps de poser les questions difficiles sur la façon dont ils devraient être construits.