L’éducation se fait à titre d’exemple. Donc, il faut toujours vivre de ses enseignements.
J’ai passé des années à étudier la psychologie des Haïtiens basée en grande majorité
sur le fait semblant et l’envie de dominer les autres. Le fait semblant est partout et il est
convaincant. Surtout dans des milieux dits spirituels. J’ai entendu en passant, un voleur
en majuscule, en train de prêcher le non-vol. Il sème la terreur en finance pendant qu’il
se comporte comme un saint n’ayant pas la « main longue ». Il prêche la pauvreté
pendant qu’il est en train de construire son économie. Le plus triste, il fait des disciples,
et même beaucoup. Ce comportement de loup garou, mangeur de temps des plus
faibles, est un cancer qu’il faut éradiquer sur toutes ses formes.
Le boutiquier doit consommer ses produits avant de les vendre. Le vendeur de la
moralité doit être d’abord moral. Je dois vous dire carrément, vous êtes souvent le
producteur de ces gens-là. Le pourquoi? Nous cultivons une mentalité pour croire aux
bluffeurs. Nous les faisons confiance plus que tout. Ces derniers utilisent un moyen de
communication basé sur la flatterie et tripotay. Car, ils savent très bien, pour avoir
l’attention et les faveurs des autres, il faut être un rapporteur de message et être prêt à
se comporter comme un flatteur de grand chemin. Nous adorons les Messagers. Et
celui qui refuse de le faire ne sera pas apprécié. Voilà comment fonctionne la société
Haïtienne. Il suffit d’écouter les chansons qui sont à la mode pour comprendre que cette
société est train de joncher sur ses propres cadavres.
Pour être populaire dans une société comme celle-ci, il faut être médiocre.
L’appréciation n’est plus une question de valeur. J’ai écrit plus d’une quarantaine de
textes pour attirer l’attention des soient-disant intellectuels du pays sur la problématique
d’ordre morale de notre société. Mais ils préfèrent publier des femmes nues et ‘’liker’’
les « zens » sur les groupes WhatsApp et les autres plateformes de réseaux sociaux. Or,
la moralité culturelle de notre pays n’admet pas ce genre de chose. J’assiste avec des
océans de larmes la disparition à la vitesse de la lumière de cette belle société remplie
d’énergie, qui fût sujet d’étude pour beaucoup d’autres nations. Mais je dois vous dire
que l’espoir de retrouver nos valeurs culturelles, demeure une priorité. Donc, tout n’est
pas encore fini. Il faut penser à une révolution culturelle, économique et politique en
profondeur de nos institutions dans un délais raisonnable. Mais le plus important pour le moment, c’est la révolution culturelle. Elle va nous
permettre de retrouver notre essence de femmes et d’hommes haïtiens. Pour procéder
à cela, il nous faut un système éducatif haïtien. Les livres et les professeurs doivent
être Haïtien. Tout système éducatif qui n’est pas culturel donne toujours un résultat
catastrophique. On doit former des Haïtiens, pas des faux français perdus dans leurs
propres pays. Il revient aux hommes et aux femmes de valeurs, de caractères, bien
éduqués, de poser les bases éducatives de la société haïtiennes. Pour accepter un
professeur dans une salle de classe, il doit être sujet d’une petite enquête: sur sa
famille, son enfance, sa connaissance culturelle avant qu’il enseigne aux enfants. Car, à
l’école on n’enseigne pas seulement aux enfants à résoudre les problèmes, à connaitre
par cœur les leçons. On n’enseigne d’abord à ne pas voler, à partager, à respecter les
autres, respecter ses engagements, dire la vérité, à construire aussi son caractère.
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Texte de: Florvil Judnel
Extrait de mon livre en
préparation